Europe : quand la trinité tue la foi

Publié le par Raymond Lévy

Faire une Europe solidaire face au reste du monde fut un bel idéal. Seulement un idéal ? L'Europe institutionnelle est déjà un fourbi difficile à comprendre. Le Conseil de l'Europe inclut la Turquie, sauf erreur, et la Russie....Mais l'Europe de la Metternich, qui incluait la Russie dans l;e jeu de l'équilibre européen, par la Sainte-Alliance, a péri depuis 1830.L'Union Européenne groupe vingt-huit Etats peu homogènes. La foi en l'avenir de l'Europe pouvait permettre d'aller de l'avant et d'espérer des améliorations.

Cet idéal a été trahi par les hommes qui animent les institutions européennes. Ces hommes et ces institutions se sont retournés contre les valeurs de l'Europe et sont devenus des ennemis avérés de la démocratie. On a voulu faire entrer artificiellement la Grèce dans les institutions communautaires, et c'est l'un des patrons actuels de l'Europe bancaire qui a maquillé les comptes de ce pays. Ils ont voulu intégrer la Grèce, sous prétexte qu'il était inconcevable que ce pays n'en fit pas partie, parce qu'il était le berceau et l'inventeur de la démocratie. Mais la démocratie, les technocrates européens n'en supportent pas l'expression : les référendums contraires à leurs voeux ont du être recommencés, ou annihilés par la voie parlementaire. La Grèce, qui a osé se rebeller contre ses "parrains" par l'expression démocratique d'un référendum, devait être punie : ce n'est pas par hasard que "La Synthèse, lettre d'informations économiques en ligne, a titré un article "Cinquante nuances de Grèce". Les rapports entre l'aristocratie eurocrate et les peuples des Etats membres ont en effet tourné au sadisme. Au nom de quel idéal? Je n'en trouve plus trace.

J'ai éprouvé une révolte extrême quand monsieur Juncker a déclaré qu'aucun Etat n'avait la liberté de prendre des décisions contraires aux traités européens. Les masques sont tombés : une oligarchie cooptée entend exercer une dictature absolue sur le continent, en substituant son illégitimité à la légitimité démocratique.

On nous parle d'une troïka, attelage russe à trois chevaux. Mais la Russie en est exclue. C'est bien le dogme d'une trinité (.M.I., B.C.E., Commission européenne) qu'on veut imposer en guise de religion européenne. Je suis désolé, mais les manifestations de cette trinité ont tué la foi européenne des peuples. En tout cas, elles ont tué la mienne.

Publié dans Politique - Humeur

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