Frontières et droit pénal

Publié le par Raymond Lévy

Faux
Faux

Il est fortement revendiqué de purifier la classe politique en en retirant les hommes ou les femmes qui ont été condamnés par la Justice. On en parle, mais personne ne le fait. La purge serait-elle trop vaste ? Le Canada, lui, pratique cette option, mais à géométrie variable. Chez nous, en France, d'aucuns voudraient écarter Nicolas Sarkozy, en raison des multiples procédures judiciaires qui le visent. D'autres, ou les mêmes, voudraient écarter Alain Juppé qui a été condamné concernant "la Chiraquie"....mais peut-être aussi la France, non ?

Pendant que nous tournons en rond, sport favori des médias et politiciens français qui n'attrapent pourtant jamais le tournis, à la différence des électeurs, nous apprenons d'abord que José Bové, pourtant éduqué en Amérique du Nord, est retenu à la frontière aéroportuaire du Québec et que son expulsion est envisagée, en raison de sa qualité incontestée de trublion, puis que l'habituel "choeur des pleureuses" a obtenu qu'il fût admis au Québec. Il y venait pour participer à un mouvement de protestation contre le CETA, un traité très large de libre-échange entre l'Europe et le Canada, très ressemblant à celui que l'Europe veut nous imposer dictatorialement avec les Etats-Unis d'Amérique. Il n'a peut-être pas tort, d'ailleurs, sur le fond de sa démarche et sur sa légitimité à l'exprimer. La légitimité du Canada à protéger son espace intérieur, par un contrôle aux frontières, contre tout individu susceptible de provoquer des troubles, est incontestable, et sur le principe nous devrions bien en faire autant ! José Bové n'a été admis finalement qu'après une nouvelle évaluation de sa nuisance, à la baisse. Applaudissons tant le fait qu'il ait été soumis à ce contrôle et à ces mesures de précaution, d'une part, que le fait qu'il ait pu bénéficier d'un recours efficace, sans qu'il fût besoin d'invoquer une Convention Européenne des Droits de l'Homme qui, européenne comme son nom l'indique, n'a pas cours en Amérique du Nord.

Mais pourquoi, dans la recherche de pureté des principes, d'efficacité de l'ordre public et d'égalité, le Canada n'avait-il pas appliqué le même traitement à Alain Juppé, condamné par la Justice française, puis recruté par un établissement d'enseignement supérieur pour enseigner au Canada ce qu'il avait échoué à pratiquer en France ? A cause d'une différence de style de délinquance entre messieurs Bové et Juppé? Le Canada étant un Etat souverain, je me garderai bien de m'immiscer dans son domaine de souveraineté, mais nous pourrions nous intéresser aux modalités de signalement des comportements et condamnations, ce qui concerne nos émissions de renseignements provenant de France et d'Europe. Pour en revenir aux deux figures de tête de la droite dite classique sous le nom de "Républicains", les deux me paraissent disqualifiés moralement pour présider au destin de mon pays. Quant à José Bové, qui a détruit un restaurant et dirigé des "faucheurs volontaires" pour détruire des plantations d'organismes expérimentaux, peut-être paye-t-il le choix d'une délinquance moins feutrée que celle du condamné Juppé, et que celle qu'on prête (pour l'instant sans condamnation définitive) à Nicolas Sarkozy. Encore que ses actions de fauchage auraient pu lui valoir des incriminations d'un style plus "soft" : "faux et usage de faux", ça passerait peut-être mieux sur les fichiers internationaux.....

Publié dans Politique

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